- Et si notre désir de facilité était ce qui nous rend la vie le plus difficile?

LE VIDE et le Bouddhisme Zen:

Quand on dit de la réalité absolue qu'elle n'est ''rien'', que l'essence de chaque chose est la ''nothingness'' ou l'espace, ce n'est pas réellement qu'ultimement cette chose ne soit rien dutout, c'est que c'est la chose la plus complexe, abstraite et innateignable par l'intellect qui soit. Cette réponse, ''rien'', vient donc mettre fin a la recherche effrenée de l'esprit, cherchant la vérité et le paradis, et le fait tomber dans l'état de l'esprit calme, non agité par les vagues de la pensée et des questionnements, le seul état dans lequel cette dite réalité suprême peut être expérimentée de façcon directe. Ainsi, ce n'est pas que notre nature véritable est entièrement vide, puisque tout ce qui peut être conçu et perçu, y compris le percpteur et la perception même, chaque expérience possible, en émerge. Cette réponse est donc un remède a l'agitation et l'anxiété de la recherche. En un mot, qui en soit n'a aucune signification particulière pour l'esprit et ne peut être relié a aucuns autres concepts susceptible d'agiter l'esprit, on apporte récomfort et relaxation au seeker, cet état étant véritablement ce qu'il recherche dans toute son agitation. Imaginez une femme très peureuse, éveillée pendant la nuit aux côtés de son amoureux endormi. Elle entend une série de bruits, d'objets qui tombent et font du vacarme, suivi de voix humaines dans lesquelles de l'aggressivité se fait ressentir. De par sa nature un peu paranoiaque, ellese met a imaginer une tonne de scénarios ou elle est en danger, elle se demande si des voleurs n'en auraient pas après son peu de richesses, si des vieux comptes non reglés de son chum ne le rattrapaient pas en pleine nuit, pour un attentat sur sa maison et sa famille. Son esprit ne cesse de tourner, marinant dans la peur, le doute, l'anxiété et une panoplie d'autres émotions désagréables, pour se débarasser desquelles les gens ont souvent tendance a trouver récomfort dans la recherche de la vérité et la méditation ou, dans ce cas ci, simplement le sommeil tranquille. Elle réveille évidemment son chum qui aggripe un bat de baseball et descend tranquillement en bas pour vérifier ce qui se passe, encore a moitié endormi. En sortant dehors, il voit son voisin en train de crier des menaces a une bande de ratons laveurs ayant renversé ses poubelles. Il remonte en haut, un peu en criss de s'être fait réveillé pour ca et se recouche aussitot. Sa femme lui demande ''QU'EST-CE QUE C'ÉTAIT??!?'' et il lui répond simplement; ''rien'', sachant que venant de lui ce sera suffisant pour l'apaiser et lui permettre de dormir en toute quiétude. Évidemment, il ne se passait pas ''rien'' dehors, il y avait un affrontement entre un voisin frustré, une bande de ratons et des bac a ordures, mais puisque cela n'a aucune importance dans la quête de quiétude et de sommeil de la femme (dans ce cas-ci une allégorie de la recherche de paix et d'équanimité associée aux pratiques méditatives), cette réponse est amplement suffisante a venir calmer ses pensées agiter et la laisser en parfaite paix. D'ou l'importance de cesser tout questionement lorsque, lors de l'étude des grands maitres et des esprits éveillés, nous obtenons d'eux l'affirmation que la réalité suprême n'est ''RIEN'' ou ''VIDE'', de cesser de tenter de décortiquer ce que cela peut signifier intellectuellement et de s'abandonner a l'état qui transcende la verbalisation et la conceptualisation. Ce ''rien'' s'avère être le sabre spirituel qui permet de couper notre sur-attachement aux fluctuations du psyché. L'affirmation récurrente dans toutes les traditions mystiques selon laquelle ''tout est rien'' et la réalité suprême n'est en fait que le vide, est la façon de verbaliser la vérité qui se rapproche le plus de celle-ci puisque l'absolu qui est notre source et ce avec quoi nous devons nous réunir pour se libérer de la souffrance qui découle de nos attitudes mentales face a l'Existence puisqu'elle nous montre que cet absolu, de par son infinitude, ne peut être confiné par aucun concept. Accepter pleinement ce fait donne un répit a l'intellect qui autrement remettra constamment le moment ou la suprême détente peut être atteinte, ressentant le besoin de définir de manière conceptuelle et claire la vérité qu'il recherche au lieu de la VIVRE, ce qui ne requiert aucune compréhension intellectuelle mais un abandon de la recherche obsessive de celle-ci.

- chaleureusement votre, JEAN.

jun 4 2013 ∞
mar 10 2014 +