• “Ne craignons jamais les voleurs ni les meurtriers. Ce sont là les dangers du dehors, les petits dangers. Craignons-nous nous-même. Les préjugés, voilà les voleurs ; les vices, voilà les meurtriers. Les grands dangers sont au dedans de nous. Qu'importe ce qui menace notre tête ou notre bourse. Ne songeons qu'à ce qui menace notre âme."
  • “Il se sent enseveli à la fois par deux infinis, l'océan et le ciel ; l'un est une tombe, l'autre est un linceul.”
  • “On sera les sauterelles des étoiles.”
  • “La vie, le malheur, l'isolement, l'abandon, la pauvreté, sont des champs de bataille qui ont leurs héros ; héros obscurs plus grands parfois que les héros illustres.”
  • “Il bénit Dieu de lui avoir donner ces deux richesses qui manquent à bien des riches : le travail qui le fait libre et la pensée qui le fait digne.”
  • “Humanité, c'est identité. Tous les hommes sont la même argile. Nulle différence, ici-bas du moins, dans la prédestination. Même ombre avant, même chair pendant, même cendre après. Mais l'ignorance mêlée à la pâte humaine, la noircit. Cette incurable noirceur gagne le dedans de l'homme et y devient le Mal.”
  • “Sans doute ils paraissaient bien dépravés, bien corrompus, bien avilis, bien odieux même, mais ils sont rares ceux qui sont tombés sans être dégradés ; d'ailleurs il y a un point où les infortunés et les infâmes se mêlent et se confondent en un seul mot, mot fatal, les misérables ; de qui est-ce la faute ? Et puis, est-ce que ce n'est pas quand la chute est plus profonde que la charité doit être plus grande ?”
  • “Dieu livre aux hommes ses volontés visibles dans les événements, texte obscur écrit dans une langue mystérieuse. Les hommes en font sur-le-champ des traductions ; traductions hâtives, incorrectes, pleines de fautes, de lacunes et de contre-sens. Bien eu d'esprits comprennent la langue divine. Les plus sagaces, les plus calmes, les plus profonds, déchiffrent lentement, et, quand ils arrivent avec leur texte, la besogne est faite depuis longtemps ; il y a déjà vingt traductions sur la place publique. De chaque traduction naît un parti, et de chaque contre-sens une faction ; et chaque parti croit avoir le seul vrai texte, et chaque faction croit posséder la lumière.”
  • “Les révolutions sortent, non d'un accident, mais de la nécessité. Une révolution est un retour du factice au réel. Elle est parce qu'il faut qu'elle soit.”
  • “La première égalité, c'est l'équité.”
  • “Tu ne crois en rien.” “Je crois en toi.”
  • “Quand elle songeait le soir avant de s'endormir, comme elle n'avait pas une idée très nette d'être la fille de Jean Valjean et qu'il fût son père, elle s'imaginait que l'âme de sa mère avait passé dans ce bonhomme et était venue demeurer auprès d'elle.”
  • “On a tant abusé du regard dans les romans d'amour qu'on a fini par le déconsidérer. C'est à peine si l'on ose dire maintenant que deux êtres se sont aimés parce qu'ils se sont regardés. C'est pourtant comme cela qu'on s'aime et uniquement comme cela. Le reste n'est que le reste, et vient après. Rien n'est plus réel que ces grandes secousses que deux âmes se donnent en échangeant cette étincelle.”
  • “Marius et Cosette étaient dans la nuit l'un pour l'autre. Ils ne se parlaient pas, ils ne se saluaient pas, ils ne se connaissaient pas ; ils se voyaient, et comme les astres dans le ciel que des millions de lieues séparent, ils vivaient de se regarder.”
  • “Vous qui souffrez parce que vous aimez, aimez plus encore. Mourir d'amour, c'est en vivre.”
  • Et sur ce, il éclaboussa les bottes vernies d'un passant. “Drôle,” cria le passant furieux. Gravroche leva le nez par-dessus son châle. “Monsieur se plaint ?” “De toi !” fit le passant. “Le bureau est fermé,” dit Gavroche. “Je ne reçois plus de plaintes.”
  • “La souffrance engendre la colère ; et tandis que les classes prospères s'aveuglent, ou s'endorment, ce qui est toujours fermer les yeux, la haine des classes malheureuses allume sa torche à quelque esprit chagrin ou mal fait qui rêve dans un coin, et elle se met à examiner la société. L'examen de la haine, chose terrible !”
  • “Je t'aime un peu plus de tout le temps qui s'est écoulé depuis ce matin.”
  • “La guerre civile ? Qu'est-ce à dire ? Est-ce qu'il y a une guerre étrangère ? Est-ce que toute guerre entre hommes n'est pas une guerre entre frère ?”
  • “Aimer ou avoir aimé, cela suffit. Ne demandez rien ensuite. On n'a pas d'autre perle à trouver dans les plis ténébreux de la vie. Aimer est un accomplissement.”
  • “Alors sa vénérable tête blanche tomba sur ce lit, ce vieux coeur stoïque se brisa, sa face s'abîma pour ainsi dire dans les vêtements de Cosette, et si quelqu'un eût passé dans l'escalier à ce moment, on eût entendu d'effrayants sanglots.”
  • “Détruisez la cave Ignorance, vous détruisez la taupe Crime.”
  • “Marius et Cosette ne se demandaient pas où cela les conduirait. Ils se regardaient comme arrivés. C'est une étrange prétention des hommes de vouloir que l'amour conduise quelque part.”
  • “La barricade tremblait ; lui, il chantait. Ce n'était pas un enfant, ce n'était pas un homme ; c'était un étrange gamin fée.”
  • “Cette petite grande âme venait de s'envoler.”
apr 16 2015 ∞
sep 17 2017 +